DIRECT. Budget 2026 : "Il faut arrêter de nous demander de travailler plus pour gagner moins", réagit Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT

Elle dénonce des "mesures injustes et violentes pour le pays". Invitée de RTL mercredi 16 juillet, la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, a rejeté les pistes proposées par le Premier ministre mardi afin de réaliser plus de 40 milliards d'euros d'économies sur le budget 2026. "La copie que nous présente François Bayrou est bien pire que celle de Michel Barnier l'année dernière", a-t-elle jugé, mentionnant l'ancien chef du gouvernement.
Pour améliorer la productivité nationale, l'exécutif propose la suppression de deux jours fériés. "Nos jours de repos sont mérités, il faut arrêter de nous demander de travailler plus pour gagner moins", a réclamé Sophie Binet, qui insiste plutôt sur la protection des salariés et la lutte contre le chômage. Suivez notre direct.
"Une année blanche" pour endiguer le déficit. Afin de ramener le déficit public français à 4,6% du PIB l'an prochain, contre 5,8% en 2024, François Bayrou a listé de nombreuses mesures mardi, dont "la règle du non-remplacement d'un fonctionnaire sur trois partant à la retraite", appliquée pour les années à venir. Il a également proposé "une année blanche" en 2026, sans augmentation des prestations sociales ni des pensions de retraite.
Deux jours fériés dans le viseur du Premier ministre. La proposition fait grand bruit, mais François Bayrou assume. Afin de "travailler plus" pour "produire plus", le chef du gouvernement veut supprimer deux jours fériés : le lundi de Pâques, "qui n'a aucune signification religieuse", et le 8-Mai, jour de l'armistice de la Seconde Guerre mondiale. Selon le Premier ministre, le "mois de mai est devenu un véritable gruyère, où l'on saute de ponts en viaducs de congés".
Un effort de trop pour l'Etat ? Pour le président de la Cour des Comptes, Pierre Moscovici, les pistes du gouvernement reposent "beaucoup sur l'Etat", à travers la suppression de 3 000 emplois publics et le non-remplacement d'un fonctionnaire sur trois partant à la retraite notamment. "C'est l'Etat qui est touché, beaucoup plus que les collectivités locales et beaucoup plus que la Sécurité sociale et l'Assurance-maladie", a-t-il affirmé. Or "l'Etat a déjà contribué pas mal ces deux dernières années", juge Pierre Moscovici, qui approuve les efforts demandés par le Premier ministre, mais réclame "des mesures structurelles".
Des menaces de censure déjà sur la table. Les pistes dévoilées par le Premier ministre ont vivement fait réagir les oppositions ainsi que certains syndicats. A gauche, du Parti socialiste à La France insoumise, les condamnations pleuvent. "C'est une année noire qu'annonce Bayrou", a dénoncé le député LFI François Ruffin. "Si c'est la copie finale du gouvernement (...), tout est sur la table, y compris la censure", a prévenu son collègue socialiste Arthur Delaporte, par ailleurs secrétaire national du PS. A l'extrême droite, le Rassemblement national agite une menace similaire. "Si François Bayrou ne revoit pas sa copie, nous le censurerons", a annoncé la présidente du groupe RN(Nouvelle fenêtre) à l'Assemblée, Marine Le Pen.
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